Philippe
D'où viens-tu ?
J'aime la montagne, la chartreuse et les noix, je suis un vrai petit Grenoblois. Artistiquement, je viens d'un théâtre plus classique (y comprendre avec du texte).
J'ai toujours considéré que l'improvisation était l'un des points faibles de mon jeu d'acteur, et quoi de mieux pour s’améliorer que de rejoindre une troupe qui a poussé le concept à l'extrême ?
Ce fut un peu comme si, pour m’améliorer à la natation, j’étais passé de la petite piscine à la nage en haute mer. Au début on a peur de se noyer mais finalement on est bien dans l'eau.
♫ Sous l'océan, sous l'océan, ♪
♪ Doudou, c'est bien mieux ♪
♪ Tout l'monde est heureux ♪
♪ Sous l'océan ♫
Pourquoi Tête au Cube ?
J'en ai entendu parler par un ami membre de la troupe et je me suis dit "pourquoi j'essayerais pas ?".
J'ai très vite accroché au concept et me suis senti en confiance avec la troupe ; tout le monde a un regard bienveillant.
Ce que j'aime chez Tête au Cube est que son concept est toujours en mouvement : depuis mon arrivée il y a quelques années, notre technique et notre façon de travailler a énormement évolué (et évolue toujours).
Notre pratique théâtrale n'est pas figée dans le marbre et nous pouvons la faire grandir au gré de nos envies, que ce soit pour nous créer des défis ou tout simplement pour se faire plaisir à nous et au public.
Sans texte, pendant 1 h, pas de craintes ?
Oh si, ça me terrorise toujours autant, mais paradoxalement j'aime aussi ça : cela permet de sortir de sa zone de confort et de se mettre à nu.
J'ai toujours pensé que le texte était plus un outil qu'une finalité : le théâtre ne consiste pas à réciter un texte, aussi bien écrit soit-il, mais de faire ressentir.
Je pense qu'improviser permet de rapprocher le public de l'acteur : les paroles sont celles que lui inspire le personnage et les sentiments sont ceux ressentis sur le moment par le comédien.
Ce n'est pas pour rien que tout acteur passe par des étapes d'improvisation pour s'approprier un personnage, notre différence est que nous travaillons cette émotion de façon brute pour ne pas l'altérer.
Un instant à partager ?
Lorsqu'on rentre sur scène et que le stress, l’adrénaline et l'envie de jouer prennent le dessus, c'est le moment où on commence à lâcher prise et à laisser le champ libre à notre imagination.
Une question que tu aimerais te poser pour finir cette interview (et la réponse) ?
Du coup, tu renies le théâtre répété ?
Absolument pas, avec le Spectacle Vivant nous essayons dans un sens de reprendre la scène au dramaturge mais ce que l'on fait n'est finalement pas si étranger du théâtre répété; on diffère sur le "comment on le fait", pas sur le "quoi".
Ils ont autant besoin de l'improvisation (pour garder leur fraicheur) que nous d'eux (pour garder notre jeu d'acteur). Il faut rester ouvert aux autres formes théâtrales.
Tous les arts cherchent à émouvoir/réagir, il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de le faire. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles on est toujours à la recherche d'artistes venus d'autre horizons.
Tête au cube c'est à mes yeux un espèce de meltingpot d'amoureux de la création.
On ne sait pas toujours où on va, mais on y va avec le sourire. =)
Le portrait chinois
- un film : Rocky Horror Picture Show, Jim Sharman
- un livre : Les fleurs du mal, Baudelaire
- un accessoire : une peluche (si si c'est un accessoire)
- un animal : hahaha éternel débat, on va dire le renard (à mort les suricates)
- une série : Westworld (ma série du moment)
- un acteur connu : Robin Williams
- un genre cinématographique : les films de gladiateurs ?... en fait non je vais plutôt dire la fantasy ou la science-fiction
- un personnage de fiction : Gaius Baltar (Battlestar Galactica)
- un artiste : Freddie Mercury
- une chanson : Quatre murs et un toit, Benabar
- une fleur : euhhh une Dracaena Marginata ?
- une saison : l'hiver sans hésitation
- une façon de mourir : heureux et le sourire aux lèvres
- un élément du tableau périodique : le Philippium (pas encore découvert)
- un caractère ou une émotion : tendresse
- un lieu : secret (et je peux pas dire où sinon ça serait plus un secret)
- une maladie : dysthymie (et BIM cassons l'ambiance)
- un truc à la con du genre une équation : Racine(-1)
un aliment ou un plat : gratin dauphinois (#Grenoblois4Ever) - une région du monde : Canada
- une région de l’univers : celle de l'imagination et du rêve
- un défaut : perfectionniste ? ah c'est vrai on est pas en entretien d'embauche
- une qualité : empathie
- un juron : contraire à mon éducation
- un son : ce silence à deux où les mots sont inutiles
- un genre musical : post-rock